
Environ 79 % des Français.e.s certain.e.s de se rendre aux urne
À l’approche du second tour de cette élection présidentielle, 90% des personnes interrogées se déclarent plus certaines d’aller voter qu’incertaines (notations de 6 à 10). Les personnes absolument certaines de se rendre aux urnes (notations 9 et 10) constituent plus des trois quarts de la population française (79%). Les personnes les plus susceptibles d’aller voter sont, de manière classique, les personnes âgées de plus de 50 ans, les retraités, les cadres et professions intellectuelles supérieures et professions intermédiaires, alors que les artisans, commerçants et chefs d’entreprise, employés, ouvriers ou personnes âgées de moins de 35 ans expriment de manière beaucoup moins nette leur intention d’aller voter.
Intentions de vote : Emmanuel Macron toujours en tête
Emmanuel Macron arrive en tête des intentions de vote, puisque 55,2% des Français.e.s se rendant aux urnes lui accorderaient leurs faveurs. Marine Le Pen suit, avec 44,8%, ce qui représenterait une augmentation considérable par rapport au scrutin de 2017. Le président sortant fédère plus naturellement dans la plupart des couches de la société. Marine Le Pen, elle, parvient à capter des votes forts : ceux des ouvriers, employés, notamment, qu’elle séduit plus que son adversaire. Parmi les personnes convaincues de se rendre aux urnes, seules 12% considèrent la possibilité de changer leur vote d’ici au scrutin.
Le débat de l’entre deux tours n’est pas un facteur déterminant du vote
Seul.e.s 23% des Français.e.s estiment que le débat de l’entre deux tours pourrait avoir une influence sur leur vote. Il apparaît donc que ce débat n’influence pas le vote, soit parce que les Français.e.s sont vraisemblablement déjà persuadé.e.s de leur vote, soit car celui-ci sera déterminé par d’autres facteurs. Les personnes les plus influencées par le débat sont les personnes âgées de 18 à 34 ans, les employés et les ouvriers.
Par ailleurs, les Français.e.s sont très attaché.e.s à ce que le ou la président.e élu.e tiennent ses promesses de campagne ; c’est le cas de 94% d’entre eux.
Le pouvoir d’achat et la santé, thèmes plébiscités
Deux thèmes se distinguent assez nettement comme plébiscités par les Français.e.s : le pouvoir d’achat (78%), thématique traditionnelle de campagne, et la santé (76%), qui a encore pris en importance en conséquence de la crise sanitaire. L’emploi (65%) et la sécurité (64%) suivent, et l’éducation (58%) clôt le quintette. La protection de l’environnement (57%), demeure légèrement en retrait.
Un sentiment de perte de pouvoir d’achat ancré chez les Français.e.s
Alors que le pouvoir d’achat préoccupe particulièrement les Français.e.s, qui en font leur thème de campagne privilégié, 60% d’entre eux ont ressenti une baisse de leur pouvoir d’achat ces douze derniers mois. C’est particulièrement vrai des personnes âgées de plus de 50 ans (ce ressenti croît de manière linéaire avec l’âge à l’exception des plus des plus de 65 ans). C’est un chiffre d’autant plus marquant que divers instituts, dont l’INSEE et l’OFCE, s’accordent sur une très légère augmentation du pouvoir d’achat année par année au cours du quinquennat d’Emmanuel Macron. L’explosion des prix de l’énergie, du carburant, et, plus récemment, l’augmentation importante du prix des produits alimentaires de base, explique probablement ce ressenti, tant ces produits sont essentiels aux Français.e.s. Notons par ailleurs que l’INSEE fait état d’une inflation historique de 4,5%… Par ailleurs, près des deux tiers d’entre eux (61%) jugent globalement insatisfaisantes les mesures en faveur du pouvoir d’achat proposées par les deux candidat.e.s présent.e.s au second tour… Quel.le que soit le ou la président.e élu.e, il ou elle aura fort à faire et sera très attendu.e sur ce terrain…
Une modification des habitudes de consommation à prévoir chez une petite majorité de Français.e.s
D’autant plus que les Français.e.s, dont le pouvoir d’achat est déjà fortement érodé par l’inflation générale, et notamment celle des énergies et des produits alimentaires essentiels, déclarent en majorité (58%) qu’ils devraient modifier leurs habitudes de consommation. Les employés et professions intermédiaires sont particulièrement concernés, ainsi que la population en âge de travailler (25 à 64 ans). C’est également le cas des personnes habitant des communes rurales ou grandes villes, hors agglomération parisienne.
Près des trois quarts des Français.e.s ont le sentiment de faire des compromis dans le cadre de leurs dépenses
Autre marqueur fort, près des trois quarts des Français.e.s (73%) ont déjà le sentiment de faire des compromis dans le cadre de leurs dépenses. Les populations concernées sont les mêmes que celles qui prévoient de modifier leurs habitudes de consommation quand, à l’inverse, les résident.e.s de l’agglomération parisienne et les cadres et professions intellectuelles supérieures sont moins touché.e.s. Il apparaît également que les habitant.e.s de grandes villes ou communes rurales sont plus impacté.e.s que les habitant.e.s de petites et moyennes communes. C’est également le cas des personnes envisageant de voter Marine Le Pen, beaucoup plus que celles favorisant Emmanuel Macron, ce qui accréditerait l’idée que ce dernier parvient moins que sa rivale à convaincre et fédérer les classes populaires.
L’augmentation des prix de l’essence, des énergies et des produits du quotidien se fait durement ressentir
Sans surprise, et venant corroborer les analyses faites actuellement, les Français.e.s souffrent particulièrement de l’augmentation des prix de l’essence et des énergies (78% d’entre eux en font un facteur d’explication de leur pouvoir d’achat) et de celle des pris des produits du quotidien (alimentation, hygiène, vêtements, 77%). En regard, les autres motifs, augmentation des dépenses contraintes (53%), des taxes et impôts (42%) ou la diminution des revenus (24%) paraissent marginaux, quand les événements personnels (9%) ou l’achat d’un bien immobilier (7%) ne concernent qu’un nombre très restreint de Français.e.s. Les personnes âgées de plus de 50 ans sont particulièrement touchées, contrairement à celles âgées de moins de 34 ans. L’augmentation du prix des énergies, logiquement, se ressent plus particulièrement dans les communes rurales et petites communes, où ces ressources, nécessaires aux déplacements et au chauffage, sont primordiales en comparaison des résident.e.s des moyennes et grandes communes.
Les dépenses « accessoires » plus faciles à rogner
Les postes de dépense les plus « faciles » à rogner selon les Français.e.s sont, de loin, ceux qui ne ressortissent pas aux besoins vitaux. Les loisirs (55%), les vacances (48%) ou les dépenses beauté (42%) constituent le quartette de tête, avec l’habillement (50%), besoin essentiel s’il en est, mais le renouvellement de garde-robe ne serait pas impératif. Suivent des besoins essentiels sur lesquels il est possible d’économiser (alimentation, carburant, énergies…) Les postes de dépense plus ou moins incompressibles ferment la marche (logement, santé, transports collectifs…)
Les Français.e.s amplifieront les comportements susceptibles de leur permettre des économies
Dans une optique d’économies, les Français.e.s affirment qu’ils adopteront davantage certains comportements cette année qu’en 2021. Ils prendront particulièrement soin de scruter les promotions (48%), de repousser certains achats (45%), d’adapter les gestes de la vie quotidienne (43%), choisir des produits moins chers ou comparer les prix (42%).
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